Essentiel : Petit lexique d'escalade

#1 - Le matériel

Corde dynamique
Contrairement aux cordes statiques, la corde d'escalade, dite "dynamique", à la capacité de s'allonger et d'absorber une partie de l'onde de choc en cas de chute du grimpeur, le préservant ainsi de blessures irréversibles ou d'une mort certaine comme c'était le cas pour les alpinistes avant son invention. De par sa fabrication en matériaux synthétiques, elle a aussi une bien meilleure résistance à l'étirement, repoussant le risque de rupture en cas de chute violente. Les cordes d'escalade sont soumises à des normes de fabrication extrèmement strictes. En tant qu'EPI (Équipement de Protection Individuelle), elles font l'objet d'un contrôle régulier et sont remplacées au moindre doute. Si la corde ne montre pas de signe d'usure ou de détérioration, sa durée d'utilisation maximale est de 10 ans.
Harnais / Baudrier / BAUDAR
Le baudrier est l’équipement qui permet de s’encorder pour grimper en toute sécurité. Sa construction permet de répartir le facteur de choc en cas de chute. Un harnais a une durée de vie limité et doit être remplacé tous les 5 ans.
S'encorder
Action d'attacher la corde au baudrier avec le double nœud de huit et un noeud d'arrêt (Recommandé par la FFME).
Double noeud de huit
Le double noeud de huit est le noeud de sécurité pour s'encorder. Il est complété par un noeud d'arrêt de type noeud de pêcheur. Il est obligatoire en école d'escalade et sur les compétitions d'escalade.
Descendeur, système d'assurage
Équipement permettant d'assurer le grimpeur lors de la montée et la descente de la parois. Il existe de nombreux systèmes : puit, à freinage assisté, huit (obsolète), plaquette, pour corde à simple et à double...
Dégaines / Paires
La dégaine est un ensemble de 2 mousquetons reliés par une sangle. Les dégaines sont utilisées par le grimpeur pour sécuriser sa progression lors d'une ascension en tête.
Chaussons / Ballerines
Chaussures d'escalade à la construction très spécifique, moulant le pied et dotées d'une gomme très adhérente. Il existe de nombreuses marques et de nombreux modèles adaptés aux niveaux des grimpeurs et aux différentes pratiques de l'escalade.
Magnésie / Pof
Poudre de magnésium qui permet de garder les mains sèches pour bien tenir les prises et ne pas glisser. C'est la même que l'on utilise en gymnastique aux agrès.
Sac à Pof
Petit sac dans lequel on emporte la magnésie et qui s'accroche à l'arrière du baudrier ou avec une sangle autour de la taille.
Crash Pad
Tapis de réception spécifique de faible surface et à forte amortie utilisé pour l'escalade de bloc.

#2 - Le mur / la parois

Voie
Zone de la parois que l'on va gravir. En salle, les voies sont déterminées par des prises de couleurs. Les voies ont une cotation en fonction de leur niveau de difficulté.
Cotation
La cotation définit le niveau de difficulté d'une voie. Elle est composée d'un chiffre et d'une lettre et éventuellement d'un signe +. Les cotation vont généralement de 4 à 8. Plus le chiffre est élevé et la lettre croissante, plus la voie est dure : 4A, 4B, 4C, 5A, 5B, 5C, 6A, 6B... On ajoute un plus quand il y a un passage très court dans la cotation supérieure. Ex. : 5C+, un peu plus que 5C mais pas vraiment 6A. Pour connaître les cotations des voies de notre mur, consulter le topo en ligne ici.
Points d'ancrage
Points de fixation répartis tout au long de la voie pour accrocher les dégaines.
Relais
Le relais se trouve tout en haut, à la fin de la voie. En salle, il est composé d'une chaîne et de 2 mousquetons aux ouvertures opposées dans lesquelles on passe la corde avant de redescendre.
Dévers
Zone de la voie avec une pente négative plus ou moins prononcée.
Dalle
Zone de la voie avec une pente positive plus ou moins prononcée.
Dièdre
Partie de la voie formant un angle à l'intérieur duquel on peut s'appuyer.
Toit
Surplomb qui avance abruptement dans le vide et forme comme un toit.
Cheminée
Lorsque deux parois du mur sont face à face, le grimpeur peut progresser en opposition entre les deux murs.
Réta / Rétablissement
Sortie d'un gros dévers, d'un toit ou d'un bloc. Cette configuration implique de passer d'une position où l'on est en suspension (du fait du dévers), à une position où l'on repasse en appui sur une partie verticale. En bloc, le rétablissement signifie aussi la sortie du bloc par le haut.
Longueur
Une longueur est une partie d'une grande voie, entre 2 relais.
Prises
Naturelles ou artificielles ce sont les aspérités du relief ou les empiècements en résine qui permettent la progression dans la voie. Elles se définissent selon leur forme, leur profondeur ou leur orientation : plat, pince, bac, micro, inversée, mono-doigt, réglette...
Volumes
De formes géométriques ou libres, ce sont des gros empiècements artificiels ajoutés à la parois du mur sur lesquels il est possible de fixer des prises.
Inserts
Pas de vis pour fixer les prises.

#3 - Sécurité / Communication

Noeud en bout de corde
Un noeud de huit est réalisé en bout de corde pour empêcher le passage de celle-ci dans le système d'assurage au cas où elle s'avérerait trop courte par rapport à la longueur de la voie ou lors d'un rappel. La longeur de la corde doit être au minimum 2 fois plus longue; plus une marge conséquente; que la hauteur de la voie pour assurer la montée et la descente du grimpeur.
Auto-contrôle
L'assureur et le grimpeur doivent se contrôler mutuellement. Ils contrôlent l'encordement, l'installation du système d'assurage, les baudriers et si le grimpeur à l'équipement nécessaire à sa progression (dégaines, sangles, mousquetons, etc.).
Parer
Au départ de la voie, lors d'une ascension en tête et avant le clipage de la première dégaine, l'assureur doit être prêt à parer la chute éventuelle du grimpeur. Lors d'une chute, parer consiste à apposer ses mains au niveau de la taille ou des épaules du grimpeur pour le guider, amortir légèrement sa chute et l'empêcher de verser en arrière au moment de l'impact sur le sol.
Assurer / Assureur / Assurage
L'assureur assure le grimpeur. L'assurage se fait avec l'aide d'un système d'assurage qui permet de freiner ou bloquer la corde, retenant ainsi la chute du grimpeur. L'assurage se fait en 5 mouvements ou 5 temps. On ne doit jamais lâcher le brin de vie, bout de corde sous le système d'assurage, sous peine de provoquer le retour au sol du grimpeur. L'assurage en tête nécessite une certaine expérience afin d'amortir la chute du grimpeur pour ne pas qu'il se blesse en percutant la parois. On dit que l'on "dynamise" la chute. Le contraire, "sécher" la chute, peut s'avérer dangereux pour le grimpeur. Il est cependant parfois nécessaire de sécher le grimpeur pour lui éviter un retour au sol et une blessure plus grave.
Grimper en moulinette
En moul', la corde est déjà passée dans le relais. Lors de l'ascention du grimpeur, l'assureur avale le mou qui résulte de la progression du grimpeur. C'est une méthode très sécurisante car le grimpeur ne peut pas faire de chute importante si l'assureur avale le mou correctement.
Grimper en tête
Le grimpeur passe la corde au fur et à mesure de sa progression dans les dégaines pour se sécuriser. L'attention du grimpeur et de l'assureur sont au maximum afin de garantir la sécurité du grimpeur. En tête, les chutes sont plus spectaculaires et demandent une certaine expérience pour l'assurage.
Donner du mou
Donner du mou consiste à donner plus de corde au grimpeur. Cette action facilite la manoeuvre de mousquetonage, évitant ainsi au grimpeur de fournir un effort inutile pour tirer sur la corde dont il a besoin pour cliper. D'usage le grimpeur dit à l'assureur :"Du mou".
Bloquer
Bloquer consiste à avaler rapidement le mou en surplus et de tendre la corde au maximum de façon à ce que le grimpeur puisse s'assoir dans son baudrier pour se reposer sans perdre sa position dans la voie. D'usage, le grimpeur dit à l'assureur :"Bloque","Sec" ou encore "Prends-moi".
Cliper / mousquetoner
Action de passer la corde dans une dégaine lors d'une ascension en tête.

#4 - Progresser dans la voie

A vue
Réaliser une voie que l'on grimpe pour la première fois en tête sans bloquer et sans avoir vu quiquonque dedans avant.
Enchaîner une voie
Grimper une voie en tête sans avoir bloqué dedans.
Après travail
Enchaîner une voie en tête après plusieurs essais et travail des mouvements.
Repos
Le repos consiste à utiliser les parties de la voie sur lesquels on peut s'appuyer en moindre effort pour prendre un temps de récupération. Le repos s'effectue aussi lors d'un blocage par l'assureur lorsque l'on est assis dans son baudrier.
PME (position de moindre effort)
La PME consiste à trouver la position idéale économisant au maximum l'effort à fournir lors de la progression dans une voie. Au moment du clipage notamment, il est important de se positionner correctement pour ne pas perdre d'énergie inutilement.
Délayer
Manoeuvre, lors d'un repos, consistant à détendre les muscles des bras en les secouant vers le bas pour activer la circulation et générer un apport d'oxygène tout en évacuant l'acide lactique.
Vol / Plomb
Chute entre 2 points d'assurage, lors d'une ascension en tête. La détente de la corde ajoutée à la distance entre le grimpeur et le dernier point d'assurage derterminera la hauteur du vol. En cas de vol du grimpeur, si celui-ci n'est pas trop près du sol, il est recommandé à l'assureur d'accompagner la chute en la dynamisant (donner un peu de mou supplémentaire) pour garantir une bonne amortie et éviter un choc contre la parois.

#5 - Les préhensions

Paumo
Sur les prises plates, arrondies n'offrant pas d'aspérité sur lesquelles s'accrocher, on utilise le maximum de surface des doigts et de la main pour valoriser ce type de préhension.
Tendu
Les dernières phalanges de la main sont posées sur la prises et tendues. Cette préhension s'utilise sur les aplats et les prises arrondies.
Semi-Arqué
Préhension intermédiaire entre "tendu" et "arqué". Les doigts sont pliés à 90° et reposent sur la prise. Le pouce vient pincer la prise sur le côté.
Arqué
L'arqué donne beaucoup de force aux doigts et permet de valoriser des petites prises mais peut provoquer des blessures sur les tendons et les poulies. Lors d'un arqué, les dernières phalanges sont pliées dans un sens contre-nature et le pouce vient contre/sur l'index pour vérouiller les doigts sur la prise.
Bac / Crochetage
Prise confortable et facile à valoriser que l'on saisit à pleine main.
Mono-doigt / Bi-doigt
Préhension exigeante pouvant être traumatisante surtout en cas de zipette (les pieds glissent). Le doigt ou les doigts sont insérés dans un espace réduit pour pouvoir tracter dessus.
Pince
Saisie d'une prise en pince. C'est la force d'opposition entre les doigts et le pouce qui permet la tenue de la prise en forme de colonette. La pincette est une opposition entre le pouce et l'index sur une minuscule aspérité.
Verrou
Des doigts ou la main sont coincés dans une fissure ou un trou : verrou de doigts, verrou de main, verrou de poing, verrou à deux poings, etc. Un effet de levier avec l'avant-bras assure la fermeté du verrouillage.
Inversée
Prise que l'on va prendre par en dessous. Dans un dévers, la force d'appui sur les pieds en opposition est déterminante pour valoriser utiliser ce type de préhension.

#6 - Techniques & mouvements

Poser les pieds
Bien poser ses pieds est la priorité en escalade. La précision de la position des pieds est souvent la clé pour la réussite de passages difficiles.
Valoriser une prise
Savoir utiliser la morphologie de la prise en fonction de sa position par rapport à celle-ci. Si la position du grimpeur évolue par rapport à la prise, il doit modifier la position de sa main ou de son pied pour optimiser l'utilisation de celle-ci dans sa progression.
Changement de main
Changement de main sur une même prise. La manoeuvre est plus ou moins délicate en fontion du type et de la taille de la prise.
Changement de pieds
Changement de pieds sur une même prise. La manoeuvre est plus ou moins délicate en fontion du type et de la taille de la prise.
Pied main
Manoeuvre consistant à ramener le pied sur la prise tenue par la main. Maneuvre nécessaire quand il y a peu de prises.
Adhérence
Appui du chausson à plat, sur une zone sans prise crochetante en utilisant l'adhérence de la semelle (force de friction). Pied perpendiculaire à l'appui, talon tiré vers le bas pour plus d'efficacité.
Talonner
Utilisation de l'enrobage arrière du chausson en levant la jambe. Utile pour passer les dévers, ce crochetage permet de soulager les bras de l'appel de la pesanteur au prix d'une certaine souplesse.
Gratonner
Appui du pied sur un relief minuscule (gratton).
Griffer
En dévers, tirer une prise de pied afin d'approcher le corps de la paroi.
Contre-pointe
Utiliser le dessus du pied en opposition sur une prise afin de s'équilibrer ou de retenir son corps.
Carre interne
Pose de la partie intérieure de l'avant du chausson. Pour augmenter la surface de contact sur une réglette ou faciliter un placement avec les hanches perpendiculaires à la paroi.
Carre externe
Pose de la partie extérieure de l'avant du chausson. Pour augmenter la surface de contact sur une réglette ou faciliter un placement avec les hanches perpendiculaires à la paroi.
Croisé, décroisé.
Mouvement consistant à croiser les bras ou les pieds pour pouvoir aller chercher la prise suivante puis à décroiser pour se repositionner.
En épaule
Mouvement de blocage de l'épaule afin de se décaler en opposition par rapport à l'appui de la main tout en dépliant le bras.
La lolotte
Mouvement consistant à plier la jambe, genoux vers le bas, et à monter le pied assez haut afin de trouver un appui de pied derrière soi. La lolotte permet un très bon blocage et de gagner une belle longueur en appui. La lolotte sollicite le genoux imprimant une torsion de l'articulation du fait de la position.
Drapeau
Consiste à s'équilibrer à l'aide de la jambe sans appui. Cette jambe est tendue contre la paroi : elle est placée sur le côté (chandelle) ou bien croisée devant la jambe d'appui (cancan).
Opposition
Lorsque les les prises ne sont plus horizontales, mais obliques, il devient primordial de se placer en opposition. Par exemple, une prise de main sur laquelle vous imprimez un effort vers la droite va nécessiter un appui de pied vers la gauche.
Compression
Les 2 bras forment un étau pour contenir les prises. Mouvement très physique.
Rétablissement
Mouvement faisant passer d'une position de suspension à une position d'appui, pour sortir d'un toit ou d'un obstacle déversant. Initié par un appui d'un ou deux bras ou d'une jambe crochetée sur le toit.
Mouvement semi-statique
Mouvement lent de déploiement du corps vers la future prise.
Mouvement dynamique
Mouvement de projection vers une prise. C'est un mouvement utilisé quand le mouvement semi-statique n'est pas faisable car la libération d'une main ou d'un pied trop longtemps impliquerait un déséquilibre ou une chute. Le mouvement dynamique permet difficilement un retour à la position initiale en cas d'échec.
Jeté
Mouvement d'impulsion en vue d'atteindre une prise qui n'aurait pu être atteinte normalement. Le mouvement jeté ne permet aucun retour à la position initiale en cas d'échec.
No foot
Sans les pieds ! Dans une voie déversante, le grimpeur n'utilise que la force de traction de ses bras pour franchir le pas.
Grenouille
Position en dalle popularisée dans les années 1980. Le grimpeur regroupe ses deux pieds sur une même prise placée dans l'axe de son bassin en fléchissant les jambes.
Derviche
Mouvement croisé de très grande amplitude dans lequel le grimpeur va chercher la prise suivante en passant sous son bras, position qui le met dos à la paroi.
Dülfer
Les deux mains et les deux pieds se trouvent alignés sur un même axe, d'un côté et le bassin de l'autre, le corps étant de ce fait de profil. Les mains sont légèrement plus hautes que les pieds, on tire avec les mains en poussant avec les pieds. Assez physique mais pratique pour passer de grandes fissures.

#7 - Les disciplines sportives

La difficulté
Escalade pratiquée en salle ou en falaise sur des voies équipées de points d'ancrage et de relais. Encordé et assuré par son second de cordée, le grimpeur évolue jusqu'au relais en haut de la voie en moulinette ou en tête.
Le bloc
Voie courte de faible hauteur (4 à 5 m) artificielle ou naturelle réalisée en quelques mouvements. Le grimpeur n'a pas de baudrier ni de corde. En salle, de gros tapis de réception amortissent la chute du grimpeur en cas de décrochage. En extérieur, au pied du bloc, on place des tapis de réception spécifiques (crash pad) derrières lesquels se placent plusieurs personnes (les pareurs) afin d'orienter le grimpeur vers ceux-ci et de minimiser l'impact en cas de chute.
La vitesse
La vitesse s'effectue sur un mur homologué où la hauteur, l'incinaison et la position des prises sont toujours identiques. En tournoi, 2 grimpeurs s'affrontent sur 2 voies parallèles.
Le combiné
Le combiné associe les 3 displines dans l'ordre suivant : vitesse, bloc et difficulté.